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Le Burkina Faso compte douze mines d’or industrielles et est devenu l’un des principaux pays producteurs d’or en Afrique ces dix dernières années. Pour trouver des données sur le secteur des mines, les journalistes disposent de plusieurs sources d’informations.
Pour commencer, vous pouvez consulter le rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE). Le Burkina Faso, à l’instar de tous les pays qui mettent en œuvre l’ITIE, publie chaque année un rapport qui présente la législation minière, le processus d’octroi des permis miniers, la production, les recettes, les revenus de l’Etat, les emplois générés, les investissements communautaires volontaires, etc. L’ITIE est une source crédible parce que les données collectées auprès de l’administration publique sont confrontées avec celles des compagnies minières. Si des écarts importants ne sont pas détectés, le rapport est validé par un comité tripartite composé de l’administration publique, les compagnies minières et la société civile. Les rapports ITIE sont en ligne sur le site de l’ITIE-Burkina et de l’ITIE international. Il existe cependant un délais important entre la collecte des données et la publication du rapport. En 2020 par exemple, c’est le rapport 2017 qui est disponible.
Les données sur le secteur peuvent également être trouvées auprès du ministère des Mines et des Carrières qui publie chaque année l’Annuaire statistique et le Tableau de bord du ministère. Ces deux documents contiennent des informations importantes sur le secteur minier. Ces documents ne sont pas facile d’accès parce que malgré l’adhésion du Burkina au Open Government Data, ils ne sont pas en ligne sur le site web du ministère et toute personne désirant les consulter doit se rendre en personne au ministère.
Un autre bémol : bien que le Code minier (Loi n°036-2015/CNT du 26 juin 2015) oblige l’administration des Mines à publier chaque année un rapport annuel sur la production, les revenus, les emplois, les investissements au profit des communautés, etc. dans le secteur, les rapports sont publiés avec plusieurs années de retard. Par exemple, pour le début d’année 2020, c’est le rapport ITIE 2017 qui est disponible.
Enfin, les sites web respectifs des compagnies minières publient régulièrement des informations sur les activités et les résultats de ces compagnies. Les compagnies implantées au Burkina sont d’origine canadienne, russe et australienne et la publication des données est une obligation pour celles cotées en bourse. C’est finalement sur ces sites que l’on peut trouver en temps réel des données sur chaque compagnie. Il suffit de s’abonner à leurs newsletters.
Autres sources d’informations :
- Le cadastre minier, qui gère les permis miniers, publie depuis mars 2018 sur son site web des informations sur les permis miniers.
- Les réserves minières peuvent être consultés sur le site du Bureau des Mines et de la Géologie (BUMIGEB), la structure publique en charge de l’exploration.
- La Chambre des Mines du Burkina, l’association qui regroupe les compagnies minières, diffuse sur son site des informations provenant de ITIE-Burkina et du ministère des Mines et des Carrières.
Elie Kaboré est membre de la Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme d’Investigation en Afrique de l’Ouest et président de Action des journalistes sur les mines au Burkina Faso depuis 2016, une association de journalistes qui s’intéressent au secteur minier.