L’invasion de l’Ukraine par la Russie a suscité un regain d’intérêt pour les activités de Moscou aux quatre coins du monde. Pour aider les journalistes, voici une liste de ressources pouvant aider à suivre les actifs russes, l’ingérence politique et la désinformation dans le pays.
Des déplacements des oligarques aux traqueurs de sanctions, vous trouverez dans cette liste plus de 30 sites utiles. Nous avons également inclus les outils les plus efficaces pour suivre la guerre en Ukraine. Ce guide sera mis à jour régulièrement, donc n’hésitez pas à nous envoyer vos commentaires et propositions d’ajouts.
Finances et oligarques
Actifs russes : Des dizaines de médias se sont associés pour élaborer le Russian Asset Tracker, un projet « pour traquer et cataloguer les vastes richesses détenues hors de Russie par des oligarques et des personnalités proches du président russe Vladimir Poutine ».
Oligarques – The Navalny list : “the Navalny list” était à l’origine une liste de 35 oligarques et hauts fonctionnaires russes ayant joué un rôle présumé dans l’empoisonnement et l’emprisonnement du dissident Alexei Navalny. La liste s’est allongée depuis. La liste recense désormais “les principaux fauteurs de guerre contre lesquels des sanctions devraient être introduites en premier lieu”.
Oligarques – Who’s Who : la liste annuelle Forbes des personnes les plus riches du monde comprend 15 Russes parmi les 200 premiers du classement.Voici un aperçu de 20 oligarques frappés par des sanctions, et un guide de leurs manoirs et domaines.
Oligarques – Dons : Un rapport de 2020 du Collectif de données anti-corruption documente quelque 400 millions de dollars de dons d’oligarques post-soviétiques liés à l’ingérence politique dans plus de 200 organisations à but non lucratif américaines, des think tanks, musées ou universités.
Listes noires de sanctions : la base de données du Bureau américain de contrôle des avoirs étrangers inclut des terroristes, des personnalités du crime et des criminels de guerre figurant sur les listes officielles de sanctions américaines.
Traqueur de sanctions : Cet outil élaboré par le média allemand Correctiv met à jour en temps réel les sanctions internationales contre la Russie. Vous pouvez effectuer des recherches par pays, entreprise et individu.
Boycotts dans le monde des affaires : Le Yale Chief Executive Leadership Institute répertorie plus de 300 entreprises qui ont suspendu ou rompu leurs liens avec la Russie – et suit celles qui ne l’ont pas fait. Ce fil Twitter recense également qui prend ces mesures.
L’observatoire des avions : lancé par un étudiant de première année à l’Université de Floride centrale, @RUOligarchJets sur Twitter suit les déplacements aériens des oligarques russes à travers le monde. Consultez également notre guide : Comment utiliser la traque d’avions pour enquêter.
Mise à jour : ce compte a été suspendu par Twitter en Décembre 2022.
L’observatoire des bateaux : pour suivre les navires russes, consultez le guide de GIJN : Comment traquer les navires de commerce.
Avions et navires : l’organisation anti-corruption russe FBK a utilisé les bases de données MarineTraffic et FlightRadar pour trouver un super-yacht dont un ami de Poutine a essayé de déguiser en cadeau pour sa maîtresse. Ils ont recherché les dates de départ des expéditions dans les 24 heures suivant les dates d’arrivée des jets privés dans les aéroports proches de ces ports et ont téléchargé des photos de la maîtresse pour confirmer l’identité du navire.
Personnes d’intérêt : la base de données Aleph d’OCCRP est une vaste archive publique de documents gouvernementaux et de bases de données ouvertes sur les personnes d’intérêt, les entreprises, les transactions financières, etc.
Personnes d’intérêt (Russie, Biélorussie) : rupep.org se présente comme une “base de données publique des personnes politiquement exposées de Russie et de Biélorussie”, avec des données sur plus de 14 000 personnes. Disponible en anglais et en russe. Un projet du Centre d’action anticorruption.
Enregistrements d’entreprises : OpenCorporates se targue d’être la plus grande base de données ouverte d’entreprises au monde.
Listes d’entreprises en Ukraine : YouControl est un système de base de données qui génère des dossiers pour quatre millions d’entreprises et d’entreprises individuelles en Ukraine sur la base de données ouvertes.
Holdings offshore : des oligarques russes au cercle restreint de Poutine, recherchez parmi plus de 800 000 sociétés, fondations et trusts offshore dans la base de données Offshore Leaks du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Plus de suivi des actifs : ruassets.com est un outil de YouControl, basé en Ukraine, qui accède et analyse les bases de données de Russie, de Biélorussie, du Kazakhstan, d’Ukraine et d’Europe, en recoupant les listes de sanctions. Gratuit pour les journalistes.
Importations/Exportations : La base de données UN Comtrade offre des données sur les importations et les exportations par pays et par marchandises. Consultez-la pour découvrir ce que la Russie achète et vend à votre pays, y compris les armes et la technologie.
Désinformation et vérification des faits
#UkraineFacts : le réseau international de vérification des faits a lancé une collaboration internationale, #UkraineFacts, pour mettre en lumière la propagande, la désinformation et la mésinformation sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Sites de désinformation Russie-Ukraine : NewsGuard, un site qui effectue des « évaluations de confiance » pour les informations en ligne, dispose d’un centre de suivi de la désinformation Russie-Ukraine qui suit plus de 150 sites de désinformation russes. Voir aussi ce tableau de bord Russia-Ukraine ConflictMisinfo géré par le Social Media Lab de la Ted Rogers School of Management à Toronto, en anglais, russe et ukrainien.
Remonter aux racines de la désinformation : Voici une feuille de route élaborée par deux journalistes de premier plan pour GIJN afin de permettre d’évaluer le rythme de la désinformation et traquer qui est derrière une campagne de propagande.
Piliers de la désinformation russe : ce rapport de 77 pages du Département d’État américain de 2020, Piliers de l’écosystème russe de désinformation et de propagande, vaut le détour.
Enquêter sur Telegram : Telegram, développé en Russie, est devenu une plate-forme majeure pour les groupes antidémocratiques du monde entier, y compris les propagandistes pro-Kremlin. Recherchez les origines de la désinformation et les conversations sur la guerre dans Google avec la commande site:t.me suivi d’un espace suivi d’un mot clé – et analysez les canaux utiles que vous trouvez à l’aide de l’outil tgstat.com.
Ingérence étrangère russe
Suivi des espions russes : avez-vous un nom à vérifier ? Utilisez des bots permettant d’enquêter sur Telegram comme Eye of God et QuickOsintBot ; utilisez des outils de comparaison comme Azure ; et des fuites de bases de données de personnes comme Cronos, qui sont efficaces pour faire des recherches en Russie. Il existe également des bases de données russes potentiellement utiles sur le marché noir – ainsi qu’une discussion sur les considérations éthiques liées à leur utilisation – dans cet article de GIJN sur les outils en ligne qui ont révélé l’empoisonnement d’Alexei Navalny.9.
Traqueur d’ingérence: The Authoritarian Interference Tracker, produit par l’Alliance pour sécuriser la démocratie, répertorie 442 incidents de financement de campagne russe illicite, de cyberattaques et de campagnes de désinformation depuis 2000.
Intervention électorale : Cet article universitaire comprend un ensemble de données sur l’ingérence russe dans 27 élections dans 16 pays de 1991 à 2017.
Intervention politique : Une enquête du Sénat américain sur l’intervention politique russe cite des cas dans 19 pays européens.
Mercenaires : Ce site français, All Eyes on Wagner, suit et enquête sur les activités internationales de la force de sécurité privée russe The Wagner Group.
Guerre en Ukraine
Carte – Mouvements militaires, attaques : Liveuamap est une carte interactive avec des liens vers des preuves vidéo et photo des mouvements militaires, des grèves et d’autres événements.
Carte – Incidents significatifs : cette carte réalisée par le Center for Information Resilience, Bellingcat, Mnemonic, Conflict Intelligence Team et d’autres documente et vérifie les incidents significatifs dans le conflit en Ukraine.
Cartes – Médias d’information : Lisa Charlotte Muth de Datawrapper a publié un long fil de tweets renvoyant à des ressources et des articles de plus de 40 rédactions sur le conflit, avec de nombreuses cartes.
Fuites sur l’armée russe : Rusleaks.info regroupe plus d’une douzaine de bases de données contenant des données personnelles sur le personnel militaire russe, avec des milliers de noms, adresses, numéros de téléphone et plus encore. Certains documents proviennent du gouvernement ukrainien.
Suivi des véhicules militaires russes : ce guide Bellingcat utilise des plaques d’immatriculation pour suivre le mouvement des véhicules militaires russes.
Suivi des avions militaires russes : cet outil de suivi de vol examine les mouvements des avions militaires russes.
Soldat/Identifiant officiel : InformNapalm, un effort multinational de volontaires, identifie les militaires russes et les responsables gouvernementaux, et démystifie la propagande russe.
Crimes de guerre : ce guide de GIJN recense 15 étapes pour documenter les crimes de guerre, de la vérification et de l’archivage à la gestion de la sécurité et des traumatismes.
Crimes de guerre – Listing : L’Associated Press et FRONTLINE ont lancé War Crimes Watch Ukraine, dans lequel ils rassemblent et documentent des preuves de crimes de guerre potentiels en Ukraine, y compris des attaques contre des hôpitaux, des écoles et des structures civiles. Voir aussi Russia’s War Crimes, un site géré par le gouvernement ukrainien.
Attaques contre les médias : l’Institut ukrainien d’information de masse, une ONG de surveillance des médias depuis 1995, publie une chronique continuellement mise à jour des crimes de guerre russes contre les médias en Ukraine. Au 31 mars, il faisait état de cinq journalistes tués, d’un disparu, de six kidnappés et de 70 médias contraints de fermer. Pour un aperçu à l’échelle de la région, voir également l’Observatoire Russie-Ukraine du Comité pour la protection des journalistes.
Trouver une source : des professionnels de la communication ukrainiens ont formé une équipe de bénévoles pour mettre en relation les journalistes avec des experts, des reporters, des témoins oculaires et pour faire remonter des photos et des vidéos de l’intérieur de l’Ukraine. Le service est gratuit pour les médias d’information. Un autre service gratuit, UABRAVE, travaille à connecter les témoins ukrainiens anglophones aux médias du monde entier.
Enquêter sur les violences sexuelles dans les conflits : lorsque le viol est utilisé en temps de guerre, il a un impact dévastateur sur les individus et leurs communautés. Le Dart Center a élaboré cet excellent guide qui aidera les journalistes à se préparer à couvrir les violences sexuelles dans les zones de guerre.
Trouver des militaires russes. Au cours des six mois de la guerre, des journalistes d’investigation de “Slidstvo.Info” et de “activists” de l’ONG “Anti-Corruption Headquarters” ont créé une base de données de près de 150.000 personnes disant être des militaires russes.
Ressources complémentaires
Ressources utiles pour enquêter sur une guerre à distance
Comment des journalistes ont identifié les espions ayant orchestré l’empoisonnement d’Alexey Navalny
Ce que les journalistes peuvent apprendre de l’équipe d’investigation d’Alexey Navalny