Note de la rédaction : Au cours des prochaines semaines, nous vous proposons une série d’extraits du ‘Guide du reporter pour enquêter sur le crime organisé’, que GIJN publiera dans son intégralité en novembre, à l’occasion de la Conférence Internationale du Journalisme d’Investigation. Le présent article, qui porte sur les crimes contre l’environnement, a été rédigé par Toby McIntosh, conseiller principal au centre de documentation de GIJN.
La dégradation de l’environnement est la quatrième activité criminelle la plus importante au monde. Dans ce guide, GIJN vous indique comment procéder pour enquêter sur le pillage des ressources naturelles sur la planète : par où commencer, où trouver des informations et où trouver l’inspiration.
Des réseaux constitués d’opérateurs économiques, de fonctionnaires et d’organisations criminelles dirigent des activités illégales qui nuisent à l’environnement à de nombreux égards. Dans le monde entier, ils gèrent le trafic d’espèces sauvages et de produits de la mer, du bois, des minéraux, des déchets dangereux et des produits chimiques toxiques. Ces crimes contre l’environnement sont parfois liés à une autre activité criminelle, comme le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.
Le crime organisé contre l’environnement
Pour expliquer la “convergence” entre ces criminels, Andrea Crosta, le directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif Earth League International, relate sa rencontre avec un trafiquant d’espèces sauvages bien connu, dans un pays d’Amérique du sud, qui vendait des ailerons de requin, entre autres.
Pendant leur entretien, un membre d’une organisation criminelle est arrivé : “Et tout à coup, la conversation a dévié sur le blanchiment d’argent.” Puis une troisième personne les a rejoints. Elle travaillait au service des douanes d’un aéroport international et facilitait la contrebande “de presque tout, même de personnes”.
“Voilà à quoi ressemble le haut de l’échelle du crime contre l’environnement”, explique Andrea Crosta.
Le changement climatique est exacerbé par différents crimes contre l’environnement.
“La dégradation de l’environnement est la quatrième activité criminelle la plus importante au monde”, a déclaré le Programme des Nations unies pour l’environnement dans un rapport publié en 2017. “Cette activité, qui pèse quelque 258 milliards de dollars, augmente de six pour cent par an en moyenne et elle est en train de rattraper les autres secteurs de la criminalité internationale.”
Toutefois, cette estimation financière n’est qu’un aspect de l’évaluation des coûts. Les dégâts collatéraux que les chercheurs identifient sont tout aussi importants : déforestation, surpêche, déclin rapide de la biodiversité, liens avec la propagation de zoonoses, et impact sur la crise climatique.
Le changement climatique est en effet exacerbé par les crimes contre l’environnement. On peut citer l’exploitation forestière illégale, qui concourt à la déforestation, ou encore la vente de substances interdites vendues sur le marché parallèle. Ensuite, le changement climatique est lui-même à l’origine de troubles économiques et sociaux, accroissant la pression sur l’environnement.
Trouver des sources d’information
Il est de plus en plus nécessaire d’effectuer ses recherches sur internet, où le trafic d’espèces sauvages en particulier est très répandu.
Les liens entre ceux qui sont coupables de corruption, de crime organisé et de crime contre l’environnement étant si nombreux, il faut élargir la recherche pour trouver des sources.
Les responsables de ces crimes se situent à différents niveaux, des employés de base aux consommateurs au bout de la chaîne d’approvisionnement en passant par les fonctionnaires corrompus. L’implication du crime organisé est souvent mentionnée, même si certains chercheurs émettent des réserves, en parlant, entre autres, de “crime désorganisé” à propos du trafic d’espèces sauvages.
Il y a beaucoup de points de départ pour commencer les recherches. De nombreux journalistes et observateurs insistent sur l’importance d’enquêter là où les délits sont commis et là où des produits illégaux sont achetés, en bout de chaîne. D’autres mettent l’accent sur la nécessité de se concentrer plutôt sur la chaîne d’approvisionnement, afin d’identifier ceux qui facilitent, financent et profitent de ces crimes contre l’environnement.
Les meilleures sources d’information sont :
- Les organisations non gouvernementales (ONG), locales ou internationales ;
- Les citoyens du pays concerné ;
- Certains fonctionnaires, notamment ceux impliqués dans le commerce et les transports.
- Les agents de protection de la nature ;
- Les fonctionnaires chargés de faire respecter la loi ;
- Les braconniers, les agents forestiers et les pêcheurs ;
- Les personnes impliquées dans la chaîne d’approvisionnement, non seulement les vendeurs, mais aussi ceux qui travaillent dans le domaine des transports ;
- Les personnes jugées coupables ou incarcérées pour crimes contre l’environnement.
- Les scientifiques ;
- Les consommateurs.
Il est de plus en plus nécessaire d’effectuer ses recherches sur internet, où le trafic d’espèces sauvages en particulier est très répandu. N’hésitez pas à demander conseil à des spécialistes, les transactions entre vendeurs et acheteurs étant, par nature, très discrètes.
Il est également important de connaître le contexte légal et réglementaire, et la manière dont il est exploité.
Prenez aussi le temps de vous informer sur la chaîne commerciale d’un produit donné. Par exemple, le secteur du bois peut faire l’objet de recherches lors de cinq étapes différentes : extraction, usinage, transport, marketing et blanchiment des avoirs, selon un rapport de 2018, Raser l’Afrique : lutter contre les consortiums criminels dans le secteur du bois. Ce rapport attire aussi l’attention sur une tactique fréquemment utilisée dans les crimes contre l’environnement : le fait de mélanger des produits illégaux et des produits légaux pour échapper à toute détection.
Etudes de cas
Cette enquête a été menée en Namibie par le réseau de journalisme d’enquête OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project). Elle avait pour objet l’exploitation illégale d’espèces protégées de feuillus, comme le bois de rose africain, impliquant deux sociétés écrans chinoises. Outre les nombreux déplacements que le journaliste John Grobler a effectués pour réaliser des interviews et faire des constatations sur le terrain, il s’est fait passer pour un acheteur de bois potentiel. Il a ainsi pu avoir accès à un rapport d’audit interne réalisé par le gouvernement, et à certaines données officielles ayant trait aux exportations. Dans son enquête , il s’intéresse plus particulièrement à une société appartenant à un immigré chinois au casier judiciaire chargé.
Jaguars de Bolivie pris pour cible dans le cadre de la chasse au ‘tigre américain’
Cet article publié sur le site Mongabay par Vanessa Romo révèle que des trafiquants contrôlés par des Chinois exportent de Bolivie des parties de corps de jaguars (crocs, os, parties génitales) en toute illégalité. L’enquête a identifié trois organisations criminelles opérant en Bolivie, composées presque exclusivement de ressortissants chinois. Cette enquête a pu être réalisée grâce aux renseignements obtenus lors d’une opération d’infiltration organisée conjointement par Earth League International et la commission nationale néerlandaise de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ordures ménagères incinérées en Bulgarie et risque toxique
Cet article, rédigé par la journaliste Ksenia Vakhrusheva, révèle comment des réglementations floues et des contrôles insuffisants ont fait de l’incinération des déchets domestiques un danger écologique et sanitaire. “Les importations de déchets, d’Italie par exemple, suscitent des préoccupations de plus en plus vives au sujet de la sécurité et de la santé publique. En effet, des militants italiens qui luttent contre la mafia affirment que le traitement des déchets dans leur pays est étroitement lié au crime organisé : des déchets toxiques sont souvent ajoutés aux ordures ménagères exportées en Bulgarie”, écrit Ksenia Vakhrusheva. L’article original a été publié sur bellona.ru en juin 2019 et a été traduit du russe en anglais pour le site bluelink.info.
Radio Free Europe a découvert que le crime organisé est impliqué dans le vol de pétrole russe à une échelle “industrielle”. “Des organisations criminelles détournent ainsi des quantités incalculables de pétrole en utilisant des vannes illégales pour pomper le pétrole dans les oléoducs et le transférer dans des camions-citernes ou des chalands, tandis que des officiers de police et de sécurité assurent leur protection et une assistance logistique en échange d’un pourcentage sur les bénéfices”, selon cette enquête de Sergei Khazov-Cassia.
Le Crime le plus glaçant d’Europe
Cette enquête, menée par une ONG installée au Royaume-Uni, ‘Environmental Investigation Agency’, a identifié des réseaux illégaux qui utilisent la Roumanie comme point d’entrée en Europe des hydrofluorocarbones (HFC), des gaz à effet de serre utilisés principalement à des fins de refroidissement et de réfrigération.
Vue d’ensemble
Pour avoir un aperçu général, consultez les rapports publiés par des organisations internationales comme :
- Le Rapport sur les crimes commis contre les espèces sauvages à travers le monde, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le Rapport annuel 2020 de l’ONUDC proposent une perspective globale.
- Le rapport du Groupe d’action financière (GAFI), Le Blanchiment d’argent et le commerce illégal d’espèces sauvages, fournit des détails clés sur les flux de capitaux en jeu. Voir également Blanchiment d’argent par le biais du commerce et corruption liée aux ressources naturelles, du World Wildlife Fund.
- La cinquième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique, publiée par la Convention sur la diversité biologique, documente la disparition des espèces.
- Pesticides illégaux, crime organisé et intégrité de la chaîne d’approvisionnement, un rapport de l’Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (UNICRI).
Les ONG qui mènent des enquêtes dans ce domaine sont prolifiques, par exemple les suivantes :
- TRAFFIC : Résumé de cas – Analyse initiale des flux de capitaux et des mécanismes de paiement sous-jacents à la criminalité liée aux espèces sauvages et au patrimoine forestier.
- Wildlife Justice Commission : Criminalité liée aux espèces sauvages – le ventre mou du crime organisé.
- World Wildlife Federation : Pourquoi le blanchiment d’argent joue-t-il un rôle clé dans la corruption liée aux ressources naturelles ?
- Rapport du Panel de haut niveau pour une économie durable de l’océan : Le Crime organisé dans la filière de la pêche
Le monde universitaire a publié en 2020 un rapport fondé sur la recherche, La Convergence entre le crime contre l’environnement et d’autres crimes graves. “L’augmentation des crimes contre l’environnement chaque année, associée à leurs conséquences désastreuses pour le monde, démontre combien il est important d’enquêter sur la diversification du crime organisé, qui porte aussi, désormais, sur le commerce illégal de ressources naturelles”, écrivent les criminologues Daan P. van Uhm et Rick C.C. Nijman.
Vous trouverez une liste plus complète de rapports rédigés par des organisations internationales et des ONG ici.
Conseils et outils utiles pour vos enquêtes
Opérations d’infiltration
Les agents des services de détection et de répression, ainsi que certains enquêteurs travaillant pour des ONG, ont recours à des opérations d’infiltration qui peuvent s’avérer dangereuses. Les journalistes doivent mettre la barre très haut avant de décider de se faire passer pour quelqu’un d’autre et de s’immerger dans le milieu de la pègre. Vous trouverez une série de directives utiles sur les risques et les avantages de cette tactique journalistique dans cette liste compilée par le ‘Centre international pour les journalistes’.
“Les enquêtes menées par le biais d’opération d’infiltration ont leur place mais, à mon avis, on ne doit y recourir qu’en dernier ressort”, selon Julian Rademeyer, l’auteur de l’ouvrage “Tuer pour l’argent : mise au jour du commerce illégal de cornes de rhinocéros” (Killing for Profit: Exposing the Illegal Rhino Horn Trade). Esther Nakazzi, journaliste scientifique freelance et formatrice pour l’organisation à but non lucratif Internews, au Soudan du sud, ajoute: “Les individus auxquels vous avez affaire, dans le cadre de crimes contre l’environnement, sont déjà des criminels, alors ils peuvent être violents.” Esther Nakazzi et d’autres journalistes font quelques recommandations, notamment en matière de procédures de sécurité. Si vous allez à un rendez-vous, parlez-en à votre rédacteur en chef et à vos collègues. Travaillez en tandem. Et soyez convaincant. Pour réussir une infiltration, selon Esther Nakazzi, “vous devez être persuadé de la crédibilité du personnage que vous incarnez”, “veillez à ce que la conversation ne dévie pas sur des sujets personnels”, et “exprimez-vous comme vous le feriez si vous aviez l’argent”.
Les drones et les satellites sont des alternatives à l’infiltration moins dangereuses pour enquêter sur certaines activités comme l’exploitation forestière et minière illégale.
“Une fois que vous avez recueilli des informations, vous pouvez remonter en amont”, explique Paul Radu, co-fondateur de OCCRP, dans un entretien accordé au magazine Forbes. Il poursuit : “Ces individus ont besoin de transporter le bois illicite, d’une manière ou d’une autre, et vous pouvez découvrir qui est le propriétaire des véhicules utilisés, ou encore connaître leur destination. Pour cela, vous pouvez utiliser des caméras spécifiques pour les espèces sauvages que vous pouvez placer dans les arbres. Elles se mettent en marche en cas de passage ou de bruit. Vous pouvez aussi utiliser des détecteurs pour savoir quand des avions arrivent et partent, etc. Tous les renseignements obtenus par transmission électronique, à partir d’observations de première main, sont ensuite associés à des informations provenant de sources librement accessibles.”
Voir aussi les guides de GIJN sur l’utilisation d’imagerie par satellite et de drones.
Réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont maintenant largement utilisés pour faciliter les trafics. Si vous y avez recours pour vos recherches, vous trouverez des idées de reportage, des noms de suspects et de sources ainsi que des images.
Des connaissances spécialisées sont nécessaires pour savoir quels mots clés utiliser. Ce sont souvent des noms de code. GIJN s’est entretenu avec des enquêteurs spécialisés pour glaner quelques tuyaux. Ils vous recommandent notamment de :
- Déterminer les mots clés à utiliser au sujet de l’espèce qui vous intéresse ;
- Inclure des mots qui concernent la notion de transaction, par exemple : acheter, commander, acquérir, etc. ;
- Bien choisir la plateforme où vous allez effectuer votre recherche ;
- Veiller à protéger votre identité si vous contactez quelqu’un par le biais des réseaux sociaux.
Pour voir rapidement ce qui est disponible, vérifier le fil Twitter des “Chiens de chasse d’Actéon” (Hounds of Actaeon), un groupe qui se consacre à “mettre au jour les transactions d’espèces sauvages suspectes sur les réseaux sociaux”.
Quelques exemples de reportages :
- Comment des célébrités d’Instagram font la promotion du commerce clandestin d’animaux à Dubai, par Foeke Postma, du site de journalisme d’enquête, Bellingcat ;
- Du ciel aux écrans : comment les grues migratrices sont menacées par internet, par Rafiullah Mandokhail, du Daily Parliament Times, au Pakistan ;
- Lopins de terre de la forêt tropicale d’Amazonie vendus par le biais de petites annonces sur Facebook, par Joao Fellet et Charlotte Pamment, de BBC Brasil.
Bases de données utiles
Des bases de données spécialisées existent, notamment au sujet de certains animaux emblématiques. Elles sont trop nombreuses pour être énumérées, mais vous trouverez ici certaines des plus notables. Voir également, plus bas, les rubriques Registres des transactions et Registres des saisies et des arrestations.
- La Base de données sur le commerce de CITES est la banque de données la plus complète sur le commerce international légal des espèces en voie de disparition ou éteintes.
- Le site Global Fishing Watch propose une carte et des données qui indiquent les mouvements des bateaux de pêche.
- L’Indice de pêche IUU (Illegal, Unreported and Unregulated fishing) évalue la vulnérabilité des pays, la fréquence des infractions et les mesures adoptées pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.
- Ecocrime Data se concentre sur le bassin amazonien.
Registres des transactions
La contrebande implique souvent de falsifier des documents, de maquiller des marchandises et de corrompre des agents.
Ce dossier, réalisé par l’ONG internationale TRAFFIC, évoque les techniques de corruption couramment employées dans le commerce illégal des espèces sauvages.
La Base de données Comtrade des Nations unies répertorie les statistiques officielles sur le commerce international. Elle se concentre sur le commerce légal d’animaux, mais la comparaison entre les données sur l’importation et les données sur l’exportation a mis au jour des disparités, entre autres pistes.
Les documents sur les expéditions de marchandises – on parle de “connaissements” – peuvent être de véritables mines d’or. On y trouve le nom de l’expéditeur, la destination de la cargaison et son destinataire, ainsi que des signatures. Hélas, seul un nombre restreint de pays rendent publics de tels documents. C’est le cas des Etats-Unis, de l’Inde, et de quelques pays d’Amérique latine, notamment le Panama et le Pérou.
Les registres des transactions peuvent permettre d’identifier les noms des sociétés concernées, souvent des sociétés écrans, et les individus impliqués. Certains journalistes indiquent que les sociétés qui répertorient les transactions et les expéditions peuvent leur fournir des renseignements précieux, même si leurs services sont onéreux. Il s’agit, entre autres, des sociétés Panjiva, de Import Genius et de Equasis.
Un diaporama, réalisé par la professeure de journalisme Giannina Segnini, de l’Université Columbia, porte notamment sur les moyens de rechercher des containers d’expédition et des connaissements. Ses diapositives sont également disponibles ici : Apprendre la langue des douanes pour suivre les expéditions.
D’autres sources, librement accessibles, sont utiles pour entreprendre des recherches plus poussées, par exemple, pour déterminer à qui appartient vraiment une société.
Pour en savoir plus, consultez les documents suivants publiés par GIJN, Comment traquer les navires de commerce, Guide pour enquêter sur les industries extractives et Enquêter sur les entreprises et leurs propriétaires.
Registres des saisies et des arrestations
Les reportages et les banques de données sur les arrestations et les saisies de cargaisons nous permettent de nous faire une idée de l’importance du trafic. Des reportages comme ceux-ci, réalisés en Inde (sur l’exploitation forestière illégale) ou en Australie (sur les combats de coqs) peuvent fournir des pistes.
Les registres des arrestations ont été aussi utilisés pour décrire le trafic d’espèces sauvages par un cartel ouest-africain appelé “the Enterprise,” dans cet article du ‘International Policy Digest’. Le site Mongabay s’est appuyé sur des documents officiels pour reconstituer une opération illégale d’exploitation d’une mine d’or dirigée par un réseau criminel péruvien, Los Topos (Les Taupes).
Quelques bases de données sur les saisies notables :
- Le Portail sur le commerce des espèces sauvages, proposé par l’ONG TRAFFIC, est un outil interactif qui affiche les données de TRAFFIC sur les saisies d’espèces sauvages et les incidents en la matière. Des recherches peuvent être effectuées sur ce portail, et les résultats apparaissent non seulement sous forme de liste mais aussi de tableau de bord.
- La Base de données sur les saisies d’espèces sauvages, gérée par C4ADS, une ONG établie à Washington, DC ; pour y avoir accès, envoyer un mail à : info@c4ads.org.
- Le ‘Tracker’ mondial de crimes contre l’environnement, créé par une ONG installée au Royaume-Uni, la ‘Environmental Investigation Agency’.
Recherches par le biais des tribunaux
Enquêter sur le devenir des personnes arrêtées offre aussi des angles de reportage intéressants. “S’attaquer aux crimes contre l’environnement, c’est faire appliquer l’état de droit”, a déclaré Robert Muggah, co-fondateur du Igarapé Institute, dans un entretien publié sur le site Mongabay.
Ces archives sont nationales et peuvent être difficiles d’accès, mais une compilation de ce que sont devenus des individus arrêtés peut constituer un reportage.
Oxpeckers Centre for Investigative Environmental Journalism est une organisation sud-africaine de journalisme d’enquête, qui a créé plusieurs banques de données “conçues par des journalistes, pour les journalistes” pour suivre les procès des crimes contre les espèces sauvages. #WildEye couvre l’Europe, #WildeyeAsia le continent asiatique, et RhinoCourtCases traite de tous les dossiers instruits en Afrique australe.
D’autres compilations existent au niveau national : par exemple, en Inde, il y a la Banque de données sur les crimes contre les espèces sauvages, gérée par la Société nationale de protection des espèces sauvages.
Ressources complémentaires
Enquêter sur le trafic illégal d’espèces sauvages
Changement climatique : 10 pistes d’enquête à explorer
Comment utiliser le “géo-journalisme” pour enquêter sur l’environnement
Toby McIntosh est conseiller principal au centre de documentation de GIJN. Il a travaillé pour Bloomberg BNA, à Washington, pendant 39 ans. Il a été rédacteur en chef à FreedomInfo.org (2010-2017), où il a écrit des articles sur les politiques de liberté d’information dans le monde entier. Il est membre du comité directeur de FOIANet, un réseau international de défenseurs de la liberté d’information.